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Crypto-inclusion financière

Dans les marchés émergents et économies en développement, l’adoption de l’écosystème des cryptos-actifs a dépassé les attentes et estimations. On parle de "cryptoïsation du marché".

Cette « cryptoïsation » du marché apparaît notamment à travers des études qui montrent que les 5 pays utilisant et/ou détenant le plus d’actifs numériques en 2020 se situaient dans ces marchés émergents et économies en développement, alors que les « adopteurs faibles » étaient situés généralement dans des économies « avancées[1]».


Cette situation est identique concernant les activités de minage, notamment grâce à la recherche de l’électricité la moins chère (comme on l’a vu plus tôt dans l'article sur l'écologie et le bitcoin - à retrouver ici : https://www.ledroitcestdelaw.com/post/e-cologie-et-bitcoin).


Cette cryptoïsation des marchés émergents se développe notamment grâce des politiques peu fiables, ou à un système de paiement inefficace et non moderne, et un accès limité aux services financiers, ou encore du fait d’un manque de crédibilité et de protection du système bancaire présent dans ces pays.


On parle alors de « dollarisation » de ces économies émergentes qui cherchent et parviennent à adopter une monnaie autre que celle nationale.


Dans ces circonstances, on peut s'interroger et se demander :


Que faut-il mettre en place pour assurer une stabilité économique ?


Tout d’abord, il apparaît essentiel d’implémenter des normes globales complètes et modernes applicables à tous les actifs numériques. Il sera nécessaire ensuite de mettre en place des régulateurs indépendants, opérationnels, résilients détenant du pouvoir, et opérant dans un cadre juridique flexible qui puisse être ajusté dans le futur, notamment dans le but d’une collaboration inter-étatique. Enfin, il apparaît évident qu’une réglementation proportionnée aux risques des stablecoins – gouvernance, gestion des risques, transparence, droits de rédemption (idem que pour les banques ?) – soit mise en place pour que les gouvernements conservent une souveraineté monétaire.


Dans une étude de 2016[2], la Banque Mondiale estimait qu’environ 136 millions d’européens étaient encore exclus du marché bancaire et financier. En réponse à ce problème, les transactions en cryptos-actifs, qui se font de pair à pair et offrent un accès facile, efficient et abordable aux instruments financiers sans les obstacles et coûts du système fiduciaire, semblent être une solution à prendre en compte.


En effet, ce sont des alternatives intéressantes pour ceux exclus du système financière réglementé étant donné que ces actifs opèrent de manière indépendante des banques centrales et ne nécessitent pas l’intermédiation du secteur bancaire.

Mais alors :


Pourquoi parler d’inclusion quand on parle de crypto-actifs ?

De manière générale, l'inclusion financière de tous est nécessaire puisqu’elle permet de réduire la pauvreté et les inégalités de revenus tout en améliorant le développement de l’économie et des conditions de vie, et en promouvant un développement durable des populations.


Ainsi, l’accès à la finance[3] apparaît essentiel pour le développement des sociétés et leur gestion opérationnelle[4]. Dans la même optique, la digitalisation de la finance et l’accès au e-banking, aux applications bancaires, ou d’autres solutions de Fintech, permet d’aider les intéressés à gérer leur consommation et les risques financiers qu’ils prennent et contribue ainsi à cet objectif d’inclusion financière. Enfin, cette digitalisation permet également de réaliser des transactions transfrontières de manière rapide, facile, et plus efficiente. Toutefois, les coûts de transaction imposés par les banques afin d’assurer la gestion des comptes et leurs obligations réglementaires et de conformité restent un obstacle majeur, notamment pour les PME.


Les crypto-actifs permettent donc de contribuer à l’inclusion financière notamment en réduisant les coûts, en simplifiant les processus, en supprimant les intermédiaires, en accélérant les transactions, … Pour les PME, cela est également intéressant notamment par le biais d’ICO ou de STO (security token offerings – offres de jetons) afin d’obtenir une nouvelle source de financement.


Toutefois, l’inclusion peut également être difficile avec ces crypto-actifs puisqu’ils nécessitent un accès internet et certaines compétences pour la compréhension de la technologie sous-jacente à utiliser. Bien entendu, ce "frein" peut être minimisé en considérant qu'avec le temps, la technologie et les processus vont s’améliorer et devenir plus régulés et standardisés ce qui permettra une meilleure familiarisation des consommateurs.


Ainsi, à la vue du succès actuel et en devenir de ces actifs, plusieurs banques centrales, dont la Banque Centrale Européenne (ou encore la Chine avec le e-yuan), se sont mobilisés afin d’imaginer la création et la commercialisation d’une version digitale des monnaies officielles, notamment à la suite de la pandémie de Covid-19 puisque l’économie numérique avait, encore une fois, montré ses bénéfices (pour cela voir l'article sur les monnaies digitales de banque centrale disponible ici : https://www.ledroitcestdelaw.com/post/monnaie-digitale-de-banque-centrale-what)


Quoi qu’il en soit, il faut bien admettre que la digitalisation de la finance est et sera un phénomène permanent de notre société, confortant ainsi la place de ces monnaies digitales. De même, il apparaît évident que les cryptomonnaies, et monnaies digitales de banques centrales, devront être accordées, et non pas en compétition, notamment dans cet objectif d’inclusion financière.



Dans cet article, nous avons donc essayé d'aborder les cryptos-actifs sous un nouvel angle afin de promouvoir une nouvelle fois leur développement. J'espère que cette étude vous aura été utile. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article sur le même thème !

[1] The Statista survey is based on a relatively limited sample of 1,000–4,000 respondents a country among a group of 74 countries (2021) [2] Mastercard, the Road to Inclusion, 5 décembre 2016, disponible via - https://www.cashmatters.org/blog/138-million-people-are-financially-excluded-europe - consulté le 9 décembre 2022 [3] On parle d’accès à la finance pour parler de l’ouverture d’un compte en banque, l’obtention d’un crédit, l’accès à des services de paiements ou à des infrastructures financières, etc [4] World Bank, Financial Inclusion, Global Financial Development Report, 2014



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