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Confiance perdue - Solution attendue

On dit souvent qu'il est difficile de faire confiance aux gens.

Cependant, il est encore plus difficile de la regagner une fois perdue.


Qu'en est-il lorsque la confiance donnée aux marchés financiers est ébranlée par des vices politiques et financiers ?


I. Origine


2008.

Barack Obama vient d’être élu président.

L’Espagne remporte l’Euro.

J’ai 11 ans.

Crise des sub-primes aux États-Unis.


Pour faire au plus simple, cette crise est due au financement de crédits hypothécaires à haut risque accordé à des clients peu solvables. Ainsi, de nombreux foyers à risque avaient emprunté lorsque les taux d’intérêts étaient particulièrement bas (autour de 2001), alors que dans le même temps les autorités américaines autorisaient les établissements financiers d’augmenter de 300% leurs capacités de prêt sans augmenter leurs fonds propres et donc en violation de la norme Bale 1 (de 1988) qui imposait au minimum un ratio de solvabilité bancaire de 8%.


Or, suite à l’essor de la demande pour ce genre d’investissement, le taux d’intérêt avait plus que quintuplé en l’espace de 2 ans passant de 1% à 5,25% en 2006 entraînant des retards de paiement, et donc des saisies immobilières en cascade pour rembourser les prêts, bien immobilier immédiatement remis en vente.


Cependant, l’offre était alors plus élevée que la demande de biens immobiliers ce qui entraîna également une baisse du marché immobilier américain entraînant un effet de pandémie sur le système bancaire américain, et bientôt mondial, et par la même occasion créant colère et désolation des épargnants et des emprunteurs, ainsi que des plans de sauvetage dans de nombreux pays.


Système bancaire brisé, confiance ébranlée, foyers insolvables, si l’on peut tirer une conclusion de cette terrible crise on pourrait dire que la confiance en ce système économique centralisé autour des banques était devenue bien plus que bancale.


Comment réagir face à la corruption et au manque de crédibilité de l'écosystème bancaire classique ?


II. Transformation


En 2008, en opposition totale à ce système centralisé, un mystérieux Satoshi Nakamoto {1} publiait un article expliquant le fonctionnement d’un réseau informatique décentralisé de « pair-à-pair » qui s’appuierait sur une nouvelle technologie : la blockchain (ou « chaîne de blocs » en français) (Satoshi Nakamoto - humain, groupe d’individus, personne ne sait, il semblerait qu’il s’agisse d’un pseudonyme - je vous conseille ici de voir le reportage d'Arte disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=0ETcLj5jBy4).

Selon cet article un tel réseau proposerait « un système de transactions électroniques se passant de confiance ». Cette nouvelle structure reposerait alors sur la technologie et les échanges d’égal à égal, de pair à pair, sans intermédiaire, sans frais supplémentaires, et sans autorité centrale accordant le droit de réaliser une telle opération.


Ce mystérieux personnage garantit que cette nouvelle « découverte » permet d’authentifier et de sécuriser les opérations effectuées sur le réseau, comme une banque le ferait, tout en assurant l’anonymat de chaque individu.


Si l’on compare la structure bancaire à celle de la blockchain, dans la structure numérique telle qu’imaginée par Satoshi Nakamoto, l’opération se fait du client A au client B, tout simplement. Sans banque, sans autorité centrale, sans frais. Simplement entre utilisateurs.


De plus, sur la blockchain, ce ne sont ni des coquillages, ni des pierres, ni des dollars ou des euros qui s’échangent, mais des actifs numériques, appelés bitcoins.


De manière plus générale, outre les bitcoins de Nakamoto qui représentent environ 40 % des crypto-actifs en circulation, il existe une multitude de réseaux semblables reposant sur la même technologie de la blockchain, et sur lesquels s’échangent également une grande diversité d’actifs appelés « cryptomonnaies {2}» (du grec « kryptos » - caché - je reviendrai sur ce détail dans un prochain article concernant la blockchain, le bitcoin et autres cryptomonnaies, ainsi que le système de cryptographie asymétrique faisant fonctionner le système).


Pour résumer, en réponse à la crise financière et la mise en cause à la fois des gouvernements et des institutions financières, la blockchain vient ici proposer une alternative au système financier institutionnel, une alternative tout à fait objective et impartiale, reposant sur un algorithme, et non sur les décisions d’individus, ou de gouvernants.


Se pose alors une autre interrogation :


Pourquoi conserver tous ces intermédiaires si l’on peut passer par un système permettant de réaliser la même opération à moindre coût ?


III. Discussion


Bien que pleines de qualités, et de bonne volonté, les cryptomonnaies ne font pas l’unanimité, et sont également porteuses de risques pour ses utilisateurs.


Tout d’abord, on pourrait citer le risque de perte financière à la vue de la volatilité de ces actifs ; on peut également mettre en garde contre le risque de fraude où des escrocs et pirates pourraient à la fois proposer des actifs inexistants ou tenter de s’attaquer à une plateforme numérique d’échange pour en vider ses portefeuilles ; de même, le bénéfice de l’anonymat des transactions peut également être vu comme un risque puisqu’il favorise également l’utilisation de ces actifs numériques à des fins criminelles comme la vente de stupéfiants, la fraude fiscale, le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme, etc.


Prenons l’exemple du site « Silk Road {3}».

Le site, créé en 2011, hébergeait un marché noir sur Internet proposant la vente de biens et services illicites (stupéfiants, armes, tueur à gages, etc) et acceptait uniquement le bitcoin comme monnaie d’échange. Grâce à l’anonymat de la blockchain (et du logiciel Tor), les transactions qui avaient lieu étaient presque intraçables pour les autorités. Ainsi, outre les atteintes à l’ordre public et à la réaliser des actes délictuels, voire criminels.


En conséquence, afin de prévenir ces risques et pour éviter toute dérive, une réglementation de ces activités est exigée, notamment pour protéger les utilisateurs (loyaux comme de farouches généraux byzantins, j’y reviendrai dans ce fameux article à venir), mais également pour préserver l’intégrité et un fonctionnement stable des marchés notamment dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme (ci-après « LCB-FT »).


Néanmoins. On peut également citer un autre exemple pro-bitcoin avec l'exemple de WikiLeaks. En effet, en 2010, lorsque Julian Assange et WikiLeaks faisaient les gros titres en divulguant les plus grands secrets d’états américains, le gouvernement américain avait alors demandé aux plateformes de paiement en ligne, tels que PayPal et Visa, pour stopper les dons envers WikiLeaks. Le site s’était alors tourné vers le bitcoin pour recevoir des dons et du soutien, montrant la résilience du bitcoin face aux tentatives portées contre lui.


De même, de nos jours, on voit que les mentalités ont bien évolué concernant ces cryptos-actifs. Depuis mars 2020, on a ainsi vu passer la valeur du bitcoin de 3.800$, jusqu’à 60.000$ en un peu plus d’un an, permettant, pour la première fois, d’atteindre la parité1 bitcoin = 1 kilo d’or. De même, le 21 octobre 2020, Paypal annonçait la possibilité de faire des échanges en bitcoin à partir de 2021, renforçant ainsi la crédibilité et la légitimité du bitcoin et de voir de grandes entités investir dans le bitcoin, comme par exemple Tesla qui a investi environ 1,5 milliards de $ dans le Bitcoin en février 2021 (soit environ 10% de sa trésorerie).


Les risques valent-ils la peine à la vue des bénéfices potentiels?

A méditer !


En espérant que cet article vous ait plu, nous nous retrouverons très vite pour de plus amples discussions autour de la blockchain et des cryptomonnaies. Bonne Lecture !

{1}Satochi Nakamoto, « A peer-to-peer electronic cash system », www.bitcoin.org, 2008 {2}Ethereum, dodgecoin, lybra, etc

{3}Un bon film du même nom est disponible sur Amazon Prime expliquant la création du site et ses retombées



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